La Mongolie en Moto – part 1

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29/30 Juillet – Oulan Bator

Oulan-Bator la belle. J’aurais aimé commencer cette histoire de cette manière, mais je mentirais. Car non, Oulan-Bator n’est pas belle. Pollution, embouteillage, urbanisation anarchique. La route venant de l’aéroport traverse à la fois les vielles khrouchtchevkas, témoins de l’ère soviétique, et les constructions modernes du voisin chinois capitaliste, appelons un chat un chat. Au sud-ouest, la centrale à charbon arborant fièrement sons « Power Plant N°3 » déverse ses fumées noires sur les quartiers populaires environnants. Partout des voitures, majoritairement des Toyota Prius de seconde main, s’entremêlent à coup de klaxons. Quelques Mercedes G550 ou Hummer H2 rutilants rappellent que la richesse est y est bien présente, mais minoritaire. Bref, Oulan-Bator rappelle le résultat catastrophique d’une mauvaise partie de Sim-City.

Oonoo (prononcer « Ouno »), notre chauffeur, nous dépose à l’hôtel. Notre première mission consiste maintenant à retirer du liquide, chose qui s’avère plus ardue que prévu. Nous trouvons un premier ATM dont la traduction Google Translate de l’interface nous laisse perplexes. « Enter the withdrawal value which has been divided by 1000 ». Avec un taux de change de 1€ pour 3 700 Tugrik, un retrait de « 400 » nous retourne une erreur, et nous n’osons pas tenter un retrait de « 400 000 », de peur que ce « divided by 1000 » nous génère un retrait équivalent à plus de 1000€. Deuxième tentative avec un autre ATM pendant qu’un type avec un sac de billet accompagné d’un policier fraîchement sorti de l’école remplissent le distributeur voisin. La Brinks locale quoi…

Nous passerons les deux prochains jour à déambuler dans le centre-ville d’Oulan-Bator. À visiter le marché Baylag Undraa, genre de souk vertical sur 8 étages, à manger un plat de ramen beaucoup trop copieux pour 3€, à visiter les temples du « Gandantegchenling » (d’après googlemap) avec leurs quatre gardiens peu commodes à l’entrée et finalement manger au Pizza Hut parce que bon, le cyrillique ça va bien cinq minutes. Nous découvrons finalement le groupe et notre guide le soir autour d’un plat typiquement mongol.

J2 – Oulan-Bator -> Hustai 

Je chausse mes godillots et enfile ma veste pour découvrir les bêtes. Royal Enfield Himalayan. A peine 25 ch pour 200 kg, là où certaines italiennes affichent des puissances à 3 chiffres. À se demander qui a quelque chose à compenser…

Premier tour de roues avec des pneus à crampon neuf sur le bitume. Ça tortille du cul dans les virages, c’est poussif et ça tremble pour pas grand-chose. Bref, pas vraiment de quoi mettre en confiance. Arrivée sur la piste. Ça tortille du cul, c’est poussif et ça tremble. Comme sur bitume en somme. C’est là qu’on se dit que 2000 bornes de piste ou d’autoroute, l’indienne s’en préoccupera comme de sa première vidange. Elle avalera les kilomètres à son rythme avec deux ou trois coups de bottes bien placés pour redresser ce qui aurait pu être abîmé après une chute. Et des chutes, il y en aura. Mais pas aujourd’hui. Nous arrivons sans encombre à la réserve naturelle d’Hustai, où le camion russe nous emmène observer le cheval de Przewalski.

J3 Hustai -> Ogii Nuur

La pluie de cette nuit à mouiller la piste, ce qui nous évite de respirer la poussière avant de retourner sur le goudron. Les lignes droites alternent pluie et éclaircie. Notre équipement résiste bien. L’eau ne passe pas, mais la transpiration nous trempe de l’intérieur. Et c’est l’accident. PAF le mouton sur Kerstin, « the L.A. Girl ». Heureusement sans gravité. C’est con un mouton. Pas grand chose à dire d’autre sur cette journée. Visite des ruines noires. Nous arrivons au lac. S’en suit un apéro ou Oonoo nous fait déguster sa vodka maison à 95°.

J4 Ogii Nuur -> Tsertserleg

Journée piste. Les Mongols comptent les distances en virons. Ca fera donc 120 km de piste, en virons.

On doit prendre le bac à manivelle pour traverser la rivière, mais celui-ci est cassé. Dommage, détour de 20 bornes pour aller chercher le pont. Ils sont là les virons. Des virons, il y en aura aussi le lendemain, et des gros cette fois. Mais c’est une autre histoire.

La piste est roulante, mais quelques ornières humides parsèment le chemin. D’ailleurs, Mitchel, le Canadien, en fait les frais. Bloqué dans une ornière profonde et bien grasse, il s’en sort bien durant un bon 50 mètres, mais fini par glisser en voulant en sortir. Pas de bobo, mais un blouson repeint.

On passe nos premiers gués. La difficulté est surtout dans la tête. Beaucoup d’appréhension sur les premiers, mais elle ne fera que diminuer tout au long du voyage. Par contre, on finit les pieds mouillés. D’autant plus que j’ai failli aller au tas sur le dernier à cause d’une grosse pierre. Caler au milieu de la rivière, c’est vraiment une idée de merde.

On arrive au camp direction l’apéro. Tuk nous fourre un petit chat dans les pattes, histoire de nous faire patienter. Au milieu du repas, les Mongols font tourner un bol de lait de jument fermenté. Chacun goûte, les grimaces de mes compatriotes n’annoncent rien de bon. Mon tour arrive. Le goût est étrange. Une base de lait, mais accompagné d’un goût qui pique. Ça me rappelle le Dizzy, de Yop. Un lait pétillant sorti de nulle part qui a fait un bide monumental en 2008. Bref, je redemande un deuxième bol que je finis cul sec devant le regard écœuré des Français et admiratif de l’équipe locale. C’est que c’est pas mauvais finalement.

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