Le Canada en Moto Neige – part 2

Auberge du Lac à l’Eau Claire -> Kanamouche

125 km

Ce matin, l’un de nos compagnons de voyage s’est levé du pied gauche. Cela nous vaut une belle scène de ménage avant même de partir sur le comment attacher son sac sur la motoneige … Le temps s’est réchauffé, entendez par là que le mercure se rapproche de zéro par le dessous, et la pluie menace de tomber. Bref, notre guide nous confectionne de magnifique imperméables en sac poubelle.

Les chemins sont plus tassés et larges que la veille et le rythme s’accélère. On tourne à 40 km/h de moyenne avec des pointes à 70. Le guide nous débride alors les machines. De 55 chevaux bridé à 70 km/h, nous passons à 95 chevaux non bridé avec des pointes à 110 sur la glace. Ce surplus de puissance est très appréciable lorsqu’il faut traverser la “slush”. Ce phénomène se forme sur les lacs gelés lorsque de l’eau remonte sur la glace et forme une couche d’eau et de glace pilée sur 10 à 30 cm d’épaisseur. Lorsqu’on arrive à ces endroits, la chenille s’enfonce et on a l’impression de pédaler dans le semoule. La seule solution pour ne pas s’enliser : mettre les gaz.

En chemin, on croise un chevreuil mort qui a servi à alimenter quelques loups. On voit plus tard un autre cerf (vivant), mais il part avant la photo. Pas sympa la nature canadienne.

Après une petite escale à la concession pour faire le plein et se réchauffer un peu, nous arrivons à l’auberge du soir assez tard.

Kanamouche -> Réserve Manawan

150 km

Les nuages de la veille sont partis laissant place au ciel bleu canadien se reflétant sur le lac gelé. Le thermomètre indique -15°C, en diminution. Après le petit déjeuner, nous partons en direction du nord rejoindre la réserve indienne Manawan.

La piste est large et propre. L’allure est soutenue et le vent mordant. Du givre se forme sur les sourcils et nous permutons régulièrement entre chauffeur et passager pour que se dernier puisse se réchauffer sur la chaleur du moteur. Nous faisons une pause à midi à l’ »auberge du repos » pour se réchauffer. Le thermomètre indique au plus -25 °C. Entendez par là que ses graduations ne descendent pas plus bas…

Le guide nous briefe avant de repartir sur l’ambiance particulière de la réserve et nous encourage à éviter les “gaffes” de touristes et remarques déplacé du genre “Où sont les clefs de mon tipi ?”. Les indiens des réserves vivent à l’occidentale, conduisent des voitures, vivent dans des maisons, mais n’en ont pas du tout la mentalité. Après avoir été perfusé par les subventions gouvernementale pendant des décennies sans aucune aide pour se structurer socialement et économiquement, la population a perdu tout repère et s’est enlisée dans la spirale de l’assistanat facile. Les problèmes d’alcoolisme, de drogue et d’obésité sont très fréquents et l’économie très précaire. Cependant, des associations tentent des initiatives pour redynamiser ces régions et permettre aux populations locales de subvenir à leurs besoin par elles-mêmes. L’auberge de Manawan est une de ces initiatives. Hôtel de standing situé au bord du lac, il est géré par la population local et offre une étape confortable pour les touristes s’aventurant dans ces contrées lointaines.

Réserve Manawan -> Auberge du Lac Taureau

130 km

-28°C au petit matin. Le petit déjeuner se trouve dans le restaurant en dehors de l’hôtel. Sans l’équipement de motoneigiste, ces températures extrêmes provoquent des sensations inédites. Dehors avec un simple pull, le corps ne ressent rien les premières secondes, tout au plus l’air froid et sec vous racle un peu la gorge. Au bout d’une minute, le froid à fait son chemin à travers les vêtements et l’épiderme et commence à atteindre les terminaisons nerveuses. L’expression « froid mordant » prend alors tout son sens. On le sent pénétrer petit à petit, traverser la peau de plus en plus profondément, atteindre les muscles et drainer inlassablement la chaleur du corps.

Puis, nous repartons pour la dernière étape de notre raid. La piste est bucolique mais très bosselée et devient un calvaire pour les équipages, et à 30km/h de moyenne, nous ne sommes pas près d’arriver. Le guide décide finalement de prendre la route. Après avoir manger Chez Bob, une ancienne pourvoirie perdue dans la foret, nous repartons et arrivons à la concessions. Le road-trip est terminé. Demain, retour à Montréal pour visiter la ville tranquillement.

Montréal

Dernière partie du voyage à Montréal pour trois jours. Le minibus nous dépose au centre ville où l’on attend Julien, le cousin de Laure. On mange enfin un poutine en ville avec du fromage qui fait couic-couic. et nous partons ensuite à la fête des neiges, fête familiale où on est profite pour regarder un sculpteur sur glace à l’œuvre.

Montréal est une ville a l’américaine, avec ses grattes-ciel et ses rues larges. et sa ville souterraine. Cet immense réseau piétonnier intérieur de 32 km a été conçu est 1962. En 1967, avec l’exposition universelle, le métro est construit à Montréal et ce réseau se développe pour accueillir aujourd’hui plus de 200 magasins et restaurants. C’est aujourd’hui un véritable centre-ville. On y fait aussi le plein de souvenirs. Le Canada est un pays occidental très classique, il y a assez peu d’artisanat local et la culture n’a rien de vraiment dépaysante. On achète donc la panoplie classique de gadgets made-in-china: pin’s, mug, magnet… On va en suite manger la meilleure poutine de la ville chez Frite Alors . L’après-midi, on reprend le métro pour aller au marché trouver du bon sirop d’érable dans la petite Italie.

Le lendemain, tentative de balade dans le Parc du Mont-Royal. Enfin, c’est ce qui était prévu. Entre le froid, la neige, le parc non indiqué et les routes manquantes sur la carte de l’office de tourisme, on se trompe de parc et on arrive au Parc Summit. Au passage, on en profite pour acheter du Sortilège, un alcool à base de crème de whisky et de sirop d’érable dans une SAQ. En effet, au Québec l’alcool n’est pas en vente libre et seules les SAQ, magasin appartenant à l’état, sont autorisés à en vendre.

En fin d’après-midi, on retourne se réchauffer dans la ville souterraine et on assiste à quelques scènes surréalistes : un kéké en survêtement me bouscule et s’excuse platement (!), et un gros noir tout noir s’arrête pour laisser passer un petit vieux qui s’arrête pour laisser passer le gros noir. La politesse exemplaire des canadiens n’est donc pas une légende. Nous profitons de nos dernières heures avant de partir pour allez se balader en foret. Fin du voyage.

L’écosse en vélo – part 1 =>

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