La nourriture. Vaste sujet…. Tout d’abord, il faut préciser que nos voyages durent en générale 1 à 2 semaines, et que dans ce laps de temps l’organisme n’a pas trop le temps de souffrir de carences alimentaires, à condition bien sûr d’avoir une alimentation équilibrée avant et après le voyage. D’un point de vue nutritionnel, il n’y a donc qu’un seul critère qui m’intéresse : maximiser le nombre de kcal au 100g (sans pour autant sucer du beurre pendant 5 jours…). Le but étant de trouver des aliments qui se conservent à température ambiante et qui ont un bon rapport poid/energie. Préférer des donc aliments avec au minimum 300kcal/100g, ce qui est le cas de la plupart des aliments “normaux”: Pâte, purée, riz, etc…
Un homme consomme environ 2000 kcal par jour, un peu moins pour une femme. En cas d’effort ou de conditions climatiques dégradées, cela peut monter rapidement à plus de 3000 ou 4000. Cela représente donc près de 700g de nourriture par jour par personne. Une amie m’a dit une fois “Je vais prendre de la semoule, comme ça avec l’eau c’est bien lourd et bien compacte”. Non ! 700g, ce n’est pas 700g dans l’assiette. C’est 700g de vraie nourriture sans compter l’eau qu’on rajoute pour la purée ou les pâtes. Sur une semaine, selon notre morphologie, on peut gratter un peu, le corps a des réserve et ça fera faire un régime express. Étant relativement bien portant, je perds environ 5kg à chacun de mes voyages, que je reprend 1 ou 2 mois après ^^. Mais en ordre de grandeur, on doit tabler sur 500g minimum de nourriture par jour par personne tout compris : riz, saucisson, chocolat, noisette, etc… Autant dire que ça grimpe très vite si on est en autonomie sur plusieurs jours.
Lors de notre premier voyage en Islande, j’avais oublié un autre critère très important : le moral. La nourriture à un impact très important sur notre bonne humeur et il semble que cela soit d’autant plus vrai pour nous autre français. Donc il faut essayer de varier en emportant par exemple poivre, curry, piment voir quelque sachet de ketchup/mayo.
Denrée pratique en rando
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Granny/Pâte de fruits
Le granny chocolat. Ma nourriture de base lorsque je suis en bivouac ou en simple rando. Un peu plus de 400kcal / 100g, contient du chocolat pour le moral, du sucre rapide pour l’organisme et des fibres pour faire caca. Sert aussi bien en cas de fringale que comme dessert ou petit déjeuner. Par contre, il ne fait pas un repas complet et fonctionne plus comme “perfusion” en continu que comme grosse plâtrée. J’ai essayé d’autres marques, essayé de faire mes propre barre de céréales, j’en revien toujours aux granny. Pour varier, j’ai aussi toujours un stock de pâtes de fruits. Du sucre rapide en barre. Plus réservée aux fringales pendant l’effort ou lors d’une pause en haut d’une côte. Pour ma part, je prend exclusivement les pâtes de fruits rouges de chez Décathlon. Tout comme les granny, j’en ai essayé d’autres, je reviens toujours à celle-là. Question de goût…
L’inconvénient des pâtes et barres de céréales est qu’elles sont en sachet individuel. En dehors du sachet, les pâtes de fruits collent partout et les barres se désagrègent.
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Saucisson
Le steak haché du bivouac ! Que ce soit un pique-nique en forêt ou un voyage au long court, le saucisson est incontournable dans un panier repas. Convivial, sans déchet, pratique à découper au canif, un saucisson bien sec peut se conserver au moins 1 semaine à une quinzaine de dégrées. Au pire, si le bout a une sal tête, il suffit de le couper. Notre saucisson en Islande avait tenu 2 semaines, trajet dans l’avion compris. Préférer un gros saucisson bien sec a une petite flûte grasse et molle. Il se conservera mieux et se coincera moins dans les dents.
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Jambon espagnol
Attention, je parle du vrai jambon entier avec la patte du cochon, pas du jambon en tranche. Pas forcement facile à trimballer je l’admet, mais durant le 4L Trophy, un jambon acheté en Espagne à l’allée avait tenu toute la semaine en plein désert marocain, coincé entre le bidon d’essence et la roue de secours.
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Pâtes/riz/semoule
Incontournable sur un trajet de plusieurs jours en autonomie. Ce sont des sucres lents qui calent bien l’estomac et conditionnés au sec dans une bouteille en plastique, ils se gardent plusieurs semaines. L’inconvénient est qu’ils nécessitent de l’eau et un réchaud. Petite astuce : pas besoin de faire bouillir 1 litre d’eau avant de mettre le riz dans la casserole, on n’est pas à la maison. On peut mettre le riz dans l’eau froide avec juste ce qu’il faut d’eau et faire chauffer comme ça. Rajouter de l’eau petit à petit si besoin. Si à la fin vous devez vider la moitié de la casserole d’eau, vous aurez consommé de l’eau pour rien et du gaz pour faire chauffer de l’eau inutilement.
Pour les pâtes, préférer les coquillettes. Elles sont beaucoup plus dense et prennent donc moins de place.
Si vraiment vous êtes en rade de gaz et que vous êtes un guerrier, les pâtes “peuvent” se faire cuire à froid. Laisser les tremper 1 ou 2 heures dans de l’eau. Elles seront suffisamment ramollies pour être mangeables, mais avec un goût horrible…
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Purée en flocon
Par rapport au riz, la purée a le gros avantage de ne pas nécessiter de cuisson, juste de l’eau chaude. Pour une rando à la journée, préparer une petite bouteille de purée, un thermos d’eau bouillante, et profiter du regard de vos camarades manger leur sandwich jambon/fromage pendant que vous vous préparer une bonne plâtrée de purée bien chaude.
La purée n’est pas très énergétique. Même si les flocons font du 350kcal/100g, l’essentielle du poids d’une purée vient de l’eau qu’on y rajoute. Par contre, elle cale bien l’estomac.
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Fromage à pâte dure
Les fromage à pâte dure se conservent relativement bien. Mimolette, cantal, … peuvent tenir 1 semaine à 10-15°. Eviter les gruyères ou gouda de supermarché. Soit ils se ramollissent trop et ne tiennent pas, soit ils se dessèchent.
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Pain de mie
Le pain de mie peut tenir une à deux semaines, voir plus. Par contre, des tâches de moisissures peuvent apparaître du jour au lendemain sans prévenir et dans ce cas, autant balancer tout le paquet. Cependant, c’est plus un support à pâté qu’une vraie source de nourriture. Le pain de mie est très encombrant et assez peu calorique.
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Pain de bivouac
Le pain ne tient pas plus de quelques jours et est assez volumineux à transporter, par contre la farine dans une bouteille plastique se tient très bien. Voici une petite recette pour faire du pain au réchaud. Je n’ai aucune idée des proportions, je vous conseille d’essayer 1 ou 2 fois à la maison avant de partir.
- Avant de partir, préparer une petite bouteille de farine et de sel, genre une bonne cuillère a café de sel pour 33cl de farine et prenez un sachet de levure du boulanger.
- Faite chauffer un peu d’eau dans un quart et diluer la levure dans l’eau tiède
- Dans un quart, mélanger de la farine avec l’eau jusqu’à former un truc qui ressemble à une pâte à pain.
- Faire une galette épaisse avec la pâte
- Poser le couvercle de la popote sur le réchaud avec la galette dessus.
- Faite chauffer un certain temps en retournant le galette pour ne pas qu’elle brûle.
Ca doit donner quelque chose comme ça:

Une sorte de pain-pita compact. A manger à petite dose car assez lourd à digérer, mais ça peut faire une bonne tranche de pâté et ça change des pâtes et du riz. De plus, vous aurez la satisfaction d’avoir fait votre propre pain au milieu de nul part 🙂
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Muesli
Les céréales type chocapic ou frosties sont en général peu denses, donc très encombrantes. Les muesli par contre sont beaucoups plus compacts et très énergétiques (dans les 450kcal/100g). Idéales en petit déjeuner ou pour remplacer les granny. Comme toujours, à conditionner dans des bouteilles plastiques pour protéger de l’humidité et limiter les emballages.
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Lait en poudre/chocolat
Pour certain, c’est le café, pour moi c’est le chocolat. Je ne peux pas me lever sans un bon chocolat chaud le matin, il en va de même en bivouac. C’est pourquoi je prépare toujours une bonne bouteille de lait en poudre + chocolat en poudre avant de partir, environ 50/50. Petite astuce, la poudre fine type Nesquick est plus dense que le chocolat en gros grain type Benco. Une fois installé, je fais chauffer un thermos d’eau le soir avant de ranger le réchaud et comme ça je peu me faire un bon chocolat chaud le matin en me réveillant.
Au passage, je préfère ne jamais mettre autre chose que de l’eau dans mon thermos, c’est plus simple à nettoyer et ça évite les arrières goûts.
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Soupe en poudre
Clairement la soupe ne va pas vous nourrir par contre elle va vous réchauffer et vous remonter le moral. Avec un thermos d’eau chaude dans le sac, une soupe peut être préparée en 5min. Faite cependant quelques essaies chez vous. Certaine soupe se dilue mal ou font des grumeaux. Le temps de se réchauffer et repartir plein d’entrain.
La soupe, comme le chocolat chaud, le café ou le thé est aussi une très bonne source d’hydratation.
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Condiments divers
Il est toujours bon de prévoir divers condiments pour agrémenter le goût. Croyez-moi, si vous mangez des pâtes à l’eau pendant une semaine, l’heure du repas deviendra votre hantise et vous sapera le moral plus qu’une après-midi sous la pluie. Poivre, piment, curry, c’est selon vos goûts. les bouillons en cube sont pas mal pour agrémenter des pâtes ou du riz. Après, il faut trouver des petits récipients en plastique étanche. Les petits tubes d’homéopathie sont parfaits, sinon il existe des petites salières de camping.

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Plaquette de chocolat (aux noisettes)
Bon pour le moral et très calorique. Préférer le chocolat au lait avec morceau de noisettes, plus calorique. ~600kcal/100g.
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Noisette, noix, amande, …
Je ne suis pas un grand fan des fruits secs natures, je préfère le chocolat, mais ils ont le gros avantage de très bien se conserver et d’être extrêmement caloriques. 600 voir 700kcal/100g.
Denrées PAS pratique en bivouac
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Boite de sardines, magret de canard, cassoulet
En général, à moins d’avoir une grosse capacité de portage type kayak, voiture, quad, etc… les conservent sont à proscrire. D’une part parce que ça prend de la place et que la plupart du poids vient de l’eau contenu dans les aliments, d’autre part parce qu’une fois mangées, on a des déchet à trimballer. A noter qu’au contraire d’un sachet plastique, une conserve vide prend autant de place qu’une conserve pleine. Mais le plus gros problème de ces aliments est qu’ils baignent dans l’huile. Posée en équilibre sur un pierre, ça déborde, ça en met partout, on en a plein les mains et c’est une horreur à nettoyer, surtout si la seule source d’eau à portée est un petit ruisseau de fonte de neige. Vous avez déjà essayé de faire la vaisselle d’un cassoulet avec de l’eau à 3° ?!
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Sachet lyophilisé
Je n’aime pas ces sachets. Ils ont peut-être un avantage si on part pour de longues expéditions pour varier la nourriture, ou si on a la flemme de faire la cuisine mais je trouve leur prix exorbitant pour un apport alimentaire ridicule, sans parler de la quantité de déchet que ça génère. Et pour en avoir essayer quelques un, je trouve le goût pas terrible.
Le conditionnement
Pas question de prendre le paquet de pâtes ou le sachet de mousline et de le mettre dans le sac. Le conditionnement doit être :
- Imperméable
- Refermable
Imperméable car l’humidité est le pire ennemi de la nourriture. Refermable car cela permet d’adapter les rations. Des fois vous aurez faim, des fois pas. Et cela permet de stocker plusieurs rations au lieu de cumuler les rations individuelles, donc les déchets.
Pour tout ce qui est en vrac : riz, lait en poudre, céréale, la technique ultime est la bouteille plastique. Étanche, transparente, solide, compactable une fois vide et gratuite. Et elle se glisse dans les porte-bidon.
Pour le reste, saucisson, fromage, …: le sachet ziploc avec une poignée de riz à l’intérieur. Le riz absorbe l’humidité et les aliments se conservent mieux. Un sachet vide ne prend pas de place et peut servir de poubelle. Le but étant de ne pas avoir besoin de poubelle 🙂
Je n’aime pas trop les boites tupperware. Rigides, elles prennent de la place même vide et je les trouve moins pratique à bourrer dans un sac. Mais ça reste un emballage tout à fait valable.
