Ymerbukta

Petit déjeuner sous le soleil éternel de l’Arctique, puis on reprend les kayaks pour visiter le glacier. On s’arrête au passage dans une sommaire cabane de trappeur russe d’une quinzaine de mètres carrés pour 6 couchages et un poêle à bois. Comme tout ce qui date d’avant 1945, c’est un site classé mais on peut s’y abriter en cas d’urgence, chose qui est déjà arrivé à notre guide. On imagine le réconfort du groupe de trouver une cabane abritée alors que la tempête se déchaîne dehors.
Nous repartons ensuite manger au pied du glacier, un phoque annelé nous suit en longeant la berge, quelques sternes arctiques nous attaquent. Quel dommage que ce si bel oiseau soit aussi belliqueux. Nous reprenons les kayaks pour longer le glacier, par la mer cette fois. Nous nous approchons au plus près possible de cette falaise de glace. Pas plus de quatre fois la hauteur, pour éviter tous risque en cas de chute de glace. Une rivière souterraine a creusé une grotte à la base du glacier, le soleil en contre-jour dessine de sombres formes imposante le long de la crête. C’est un instant de méditation pour tout le monde et nous nous laissons bercer par le courant pendant plusieurs minutes.
Il nous faut rentrer au camp. Après l’avoir saluer tant de fois au cours des dernières années, notre guide lui fait un dernier au revoir. C’était sa dernière expédition sous les falaises d’Alkhornet pour lui. Comme pour lui répondre, le monstre de glace vêle une dernière fois puis nous laisse repartir. Nous faisons un détour pour observer un phoque barbu roux. Nous admirons encore une fois l’élégance particulière de cet habitant se jetant à l’eau.
Après quelques péripéties pour se frayer un chemin entre les icebergs, nous atteignons le camp. Les bras sont lourds et la fatigue se fait sentir. Après avoir déchargé les kayaks et lavé les combinaisons à l’eau claire, on mange vers 22h, notre dernier repas en bivouac.
Ymerbukta -> Lonyearbyend
Nous levons le camp, replions les tentes, nettoyons le site et attendons le bateau. L’équipage nous prépare un barbecue. Au menu, ribs, saumon et steak de baleine. Les quotas de pêche sont très stricts et parfaitement respectés dans cette région.
Nous débarquons ensuite à Barentzburg, ville minière russe de quelques 500 âmes. Le capitaine nous annonce 1h30 d’arrêt, heure norvégienne. En cas de retard, il y a un hôtel au bout de la rue… L’atmosphère soviétique et le passé communiste de cette bourgade contraste avec les bâtiments rénové pour développer le tourisme. Le buste de Lénine siège au pied d’un hôtel de tourisme, un ancien autobus datant de la guerre froide fait la navette jusqu’à la piscine olympique, un aéroglisseur digne des James Bond de Sean Connery repose au pied d’une école primaire désertée depuis plusieurs décennies. Les inscriptions Миру — мир! (mira mar: Paix sur le monde, un ancien slogan soviétique) écrites sur la montagne rendent hommage aux victime d’un crash qui a eut lieu ici.
On reprend le bateau pour Longyearbyen. Le guide nous fourni des jetons pour la douche, 6 minutes d’eau chaude chacun, pas une de plus. Le retour à la « civilisation » est assez rude, certains membres du groupe ayant été en manque de smartphone. On s’isole un peu pour être au calme et on repense aux bivouacs perdus dans les cailloux sans couverture GSM… Demain après-midi, on ira visiter Longyearbyen.
Longyearbyen
Dernière journée avant le départ. Après un brunch au camping, on se rend à pied en ville. Des anciens convoyeurs de charbon longent de la vieille route et on aperçoit au loin la banque de graines émerger de la montagne comme un refuge de fin du monde.
La ville est utilitaire. Un supermarché, quelques boutiques de souvenirs importés de Norvège, l’artisanat local étant inexistant ici. Nous visitons le musée du Svalbard et des expéditions arctiques.
Vers 19h, on retrouve le groupe au « Sval-bar », le bar branché du coin. Le seul sur l’île en fait… et les guides nous rejoignent un peu plus tard. On va ensuite au restaurant manger de la baleine séchée et de la morue. Thibaut finit trois autres glaces et une bière et confirme sa réputation de goinfre tranquille.
On part du restaurant vers minuit et Gwen nous propose une balade digestive. Il nous emmène a l’église de Longyearbyen qui est en fait un temple protestant Luthérien. On s’installe dans la salle dite salle du peuple, attenante à la salle de culte et on reste là un moment à discuter puis un taxi nous ramène au camping. Il est minuit 45, le soleil brille sur Longyearbyen.






































