J10 Vallée de l’Orkhon -> Talbiun
Lendemain de cuite après une soirée bien arrosée chez les nomades jeunes mariés. La tradition veut que que les convives boivent trois shoots de vodka pour célébrer les noces. Je propose en échange un peu de gnôle de pomme maison. Après s’être fait ouvertement engueulé par sa femme, le mari la goûte dans une coupelle en argent. J’en déduis que ça ne se fait pas de goûter un cadeau des invités dans les tasses en verre. Bref, après 9 shoots, on décide de faire l’after sous les étoiles. Heureusement, la vodka de bonne qualité se digère bien.
On prend le petit déjeuner dans la yourte à côté de la petite qui dort. Oui, dans une yourte il y a plusieurs pièces: la cuisine, le salon et les chambres. Sauf qu’il n’y a pas de mur.
Nous enchaînons avec une balade à cheval mi-sauvage. Un cheval mi-sauvage, c’est un cheval sauvage que d’un seul côté. En l’occurrence, le droit. Il faut donc monter par la gauche, sinon il a peur. Et ne pas passer derrière, sinon il a peur. Et ne pas trop s’éloigner du groupe, sinon il a peur. Ah oui, il a aussi peur de ce qui n’est pas naturel. Ce qui inclus canette, drapeau ou mur en pierre. Y’a pas, je ne suis pas à l’aise sur un véhicule ayant son propre libre arbitre.








Bref, on reprend les indiennes. Ça a beau avoir 25 chevaux, c’est bien plus poussif qu’un cheval mongol. Je ne comprendrais jamais la mécanique newtonienne. La piste n’est pas très roulante et traverse des champs de pierres volcaniques. Ça me rappelle un peu l’enfer des cailloux du 4L Trophy. On arrive au camp planté de magnifiques yourtes 5 étoiles avec toit ouvrant.




J11 Talbiun -> Karakorum
La piste est variée. Plaine, sable, boue, longues montée suivie d’une vue imprenable sur la steppe Mongole. Un dévers touchera les limites de la garde au sol de l’indienne, et mon pied en fera les frais, coincé entre la pente et le bas moteur. Je m’en tire avec un bon bleu mais heureusement, rien de plus. Les rangers ont fait leur boulot. La fatigue commence a se faire sentir pour Laure qui chute à plusieurs reprises. Kirsten chute dans une ornière. Là aussi, la fatigue n’y est pas étrangère.
Nous arrivons au camp avant de repartir en 4×4 visiter le centre de calligraphie. L’endroit est apaisant et appel à la méditation et la philosophie. La dernière œuvre me marque par son symbolisme. Des papier ornée d’écriture sont recouverts de pierres au sol. Les papiers représentent la culture, l’histoire du peuple. Les pierres sont les gens qui partagent ce savoir. Si les pierres s’en vont, le vent emporte les papiers, et l’histoire disparaît.








J12 Karakorum -> Khogno Khan
On se réveille dans une nappe de brouillard, donnant encore plus une impression de bout du monde a ce voyage. On s’arrête visiter les ancien temples de Karakorum, enfin ceux qui sont encore là, avant de reprendre la piste. Brandon, mal en point depuis deux jours, suivra dans le 4×4.
On se rapproche du désert de Gobi et le sable se fait plus présent. De quoi s’amuser un peu. Le déjeuner se fait dans une auberge improbable, composé de quelques yourtes pour la cuisine, deux table de pique-nique et un panneau solaire au porte du désert.
La reprise est un peu plus chaotique. On se trompe de chemin à un embranchement, et nous voici 5 motos perdue en Mongolie. Je grimpe dans un arbre pour essayer d’avoir du réseaux, et décidons finalement de faire demi-tour pour retourner à l’auberge. On croise le 4×4 d’assistance et une autre moto à la traîne. Filtre a essence bouché. On rejoint finalement le reste du groupe. Nous arrivons au dernier camps. Pas de douche, mais des serviettes chaudes qui font le même effet régénérant.





J13 Khogno Khan -> Oulan Bator
Un longue journée nous attend pour rejoindre la capitale. On part donc dès 8h. Brandon a récupéré pendant la nuit. Ça fait du bien de le revoir en selle.
La route mongole se déroule devant nous. Toujours droite mais jamais monotone. Les kilomètres défilent, bien trop vite à mon goût, car nous rapprochant un a un de la fin du voyage. Les fins ont toujours un goût de mélancolie, mais concluent inéluctablement toutes les histoires.
Nous garons les motos à l’atelier pour faire le bilan. Un moteur HS, quelques plastiques cassés, un blessé et 18 chutes au total. Une bonne moyenne pour 12 personnes. Je repars dans le camion russe, pour profiter jusqu’au bout de ce parfum d’aventure, aux saveurs d’huile et de gazole dans le tumulte d’Oulan-Bator la belle. Car oui, dans mes yeux de touriste émerveillé encore perdu dans ses rêves, Oulan-Bator est à ce moment précis la plus belle capitale du monde.






