Le Maroc… 10 ans après avoir caressé les dunes de Merzouga au volant de cette merveilleuse 4L, me revoici de retour dans ces plaines désertiques en compagnie de Laure. Une nouvelle venue à la maison, Aria, adorable petite fille de 7 mois est laissée au soin de ses grand-parents. Son sourire nous accompagnera durant tout le séjour.
28 novembre 2019
Lever 6h pour prendre l’avion à Bordeaux direction Paris Orly où nous rencontrons nos compagnons de voyage. Age médian à 40 ans, séparant deux groupes de 4 qu’ils nous arrivera de nommer les vieux et les jeunes par commodité. Arrivée à Ouarzazate à 17h sous un soleil éblouissant la douceur de l’automne marocain. L’attente à la douane se fait dans la bonne humeur, le dépaysement effaçant l’agacement d’un contrôle de passeport laborieux. Sallam, notre guide, nous attend à la sortie.
La soirée est libre, passée à déambuler dans la rue piétonne de la ville. Un marchand nous accoste, évidement, dans le souk déserté par les touristes en ce début de soirée. Thibaut commence, évidement, à discuter. Nous repartons avec l’adresse d’un bon resto en amont de la place principale: La Halte. Nous y mangeons peut-être la meilleure tajine de notre séjour au Maroc.
29 novembre 2019
Ce matin, le réveil semble lui aussi être en vacances sur un fuseau horaire indéfini et sonne avec une heure de retard. Nous lui intimons l’ordre d’éviter ce genre d’initiative à l’avenir. Un petit chat accompagne un petit déjeuner classique puis nous partons pour 5h de mini-bus. L’asphalte est propre et en bon état. Le chauffeur s’arrête à la marocaine pour la pause de midi, au pied d’une côte, sur le bas côté. Nous mangeons un poulet bicyclette accompagné de l’inégalable pain marocain à l’ombre des palmiers puis repartons.
Arrêt au puits pour remplir les bidons. L’eau est filtrée sommairement avec un tissu mais semble limpide, les pastilles micropur feront le reste. Dernier arrêt dans une boutique où les moins aventureux peuvent encore acheter des bouteilles d’eau. Thibaut achète un chèche. Nous repartons et arrivons à M’Hamid, au bout de la piste, au bord du monde, au pied des dunes de la vallée du Drâa, le décor change et se transforme en dunes de sable. Nous arrivons au camp vers 18h où nous prenons le thé devant le soleil couchant.
6km
Plus j’ai de gardiens, moins je suis gardé. Moins j’ai de gardiens, mieux je suis gardé…
Qui suis-je ?
Le secret
30 novembre 2019
Nous partons à 9h après la « mangeation » (terme consacré par notre guide) du matin pour la plus longue étape du périple. 22km de sable nous attendent. Nous remarquons rapidement que le désert ne l’est pas tant que ça, toute une vie se cache derrière les empreintes de pattes qui courent le long des dunes. La matinée se déroule sous une température clémente et un sol dur de boue séchée. Vers midi, le mercure commence à monter mais reste agréable. Peut-être 25°. Le tendon d’achille de Laure signifie sa présence à chaque dune. Elle serre les dents et avance. On s’arrête vers 13h30 en retrouvant Hussein le cuistot. Ce sera ratatouille. Après quelques opérations de maintenance sur les pieds des participants, nous faisons une sieste sous l’arbre. Le seul arbre. Nous avons quitté la palmeraie ce matin et naviguons à présent entre les dunes qui se suivent et se ressemblent. Impossible de se repérer dans cet océan de sable.
Nous arrivons en fin d’après-midi au campement pour assister au coucher du soleil. Les ombres se dessinent, la lumière crue de la journée laisse place à une lueur plus délicate faisant ressortir les dessins du paysages. La beauté des teintes redonne un élan d’énergie à Thibaut pour cadrer, s’allonger, changer de dune, trifouiller son reflex un peu au pif pour profiter de ces quelques minutes durant lesquelles le désert révèle toutes ses nuances de jaune, d’orange, et d’ocre.
22km
On me voit mais on ne peut me toucher. Si l’on me met dans un coffre, celui-ci devient plus léger…
Qui suis-je ?
un trou
1er décembre 2019
Nous repartons ce matin pour une étape plus courte. 11 km vers la dune de la Chance, de quoi reposer un peu les jambes et cicatriser les ampoules. Les quelques dunes laissent place à un plateau désertique. La surface de boue séchée est plus roulante, les chevilles souffrent moins. Les plateaux immenses se succèdent, entrecoupés de quelques dunes de sable.
Nous remarquons des ossements au milieu des cailloux. Tout d’abord, des os de dromadaire, puis une main humaine et finalement un corps tout entier très bien conservé. Les ossements sont nombreux, probablement les restes d’une épidémie ou d’une guerre. Difficile de les dater. Des nomades auraient pu vivre ici depuis le Xème siècle.
Les dunes nous attendent pour un ultime effort avant le campement. Le guide nous tire, nous distance pour nous forcer à continuer. Le soleil cogne et il serait dommage de s’arrêter si près du but. Nous apercevons un dromadaire au loin. L’arrivée est longue mais le repos mérité. Après quelques heures, nous repartons observer le coucher de soleil du haut de la dune de la Chance. Deux membres restent au campement, les ampoules ayant remporté la bataille pour eux.
La route est droite, mais la pente est forte. Après 40 minutes d’ascension ayant permis à un membre du groupe d’affronter sa peur des névés, nous retrouvons un couple suisse. Ils viennent d’un autre camp au pied de la dune. Nous regardons le soleil se coucher sur un poste frontière marocain, puis redescendons manger.
Le ciel étoilé dénué de toute pollution lumineuse est propice aux observations. La voie lactée est resplendissante et la nébuleuse d’Orion se dessine sur l’épée du chasseur. Je prends quelques photos sous de discrètes étoiles filantes.
11km + 2.5km
Celui qui le fait ne le fait pas pour lui. Celui qui l’achète l’achète pour autrui. Celui qui le reçoit ne le vois pas.
Qu’est-ce ?
Un cercueil









































